28-07-2025
Palestine : à quoi sert la conférence de l'ONU, coprésidée par la France, sur la solution à deux États ?
Il y aura de grands absents. Mais le Français Jean-Noël Barrot, lui, sera bien là. Ce lundi, les Nations Unies se penchent sur la solution à deux États - Israël et Palestine - à l'occasion d'une conférence au niveau ministériel sur le sujet, alors que la pression internationale s'intensifie sur l'État hébreu face à
la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza
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Avant un grand sommet attendu en septembre, coprésidé par la France et l'Arabie saoudite, un premier segment au niveau ministériel s'ouvre à New York ce lundi. Il doit durer deux jours.
La conférence convoquée par l'Assemblée générale des Nations unies, devait avoir lieu en juin. Mais elle a été reportée en raison de
la guerre déclenchée par Israël contre l'Iran
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, tiendra une conférence de presse commune avec son homologue saoudien au quartier général des Nations Unis ce lundi à la mi-journée (18h30 heure de Paris).
Il sera ensuite « à la tribune de l'ONU pour annoncer »
la volonté française de reconnaître l'État de Palestine
formellement en septembre, comme l'avait dévoilé Emmanuel Macron jeudi dernier, a fait savoir le ministre chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, sur France Inter ce lundi.
Sont également attendus le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, et plusieurs dizaines de ministres du monde entier. En tout, les représentants de plus de 100 pays devraient prendre la parole. En revanche, ni Israël, ni les États-Unis ne seront présents.
Alors que la conférence semblait « vouée à l'insignifiance », «
l'annonce de Macron
change la donne », a estimé auprès de l'AFP Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group. « D'autres participants vont réfléchir à la hâte pour savoir s'ils doivent aussi déclarer une intention de reconnaître la Palestine », a-t-il expliqué. Le ministre français des Affaires étrangères a d'ailleurs affirmé dans un entretien à l'hebdomadaire
La Tribune Dimanche
que d'autres pays européens confirmeraient
« leur intention de reconnaître l'État de Palestine »
lors de la conférence, sans préciser lesquels.
La réunion intervient à un moment où la solution à deux États est à la fois « plus affaiblie que jamais », mais aussi « plus nécessaire que jamais », a commenté une source diplomatique française.
Au-delà de créer une dynamique pour la reconnaissance de l'État palestinien, la conférence se concentrera sur trois autres axes : la réforme de la gouvernance de l'Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne, et enfin la normalisation des relations avec Israël par les États arabes qui ne l'ont pas encore fait. Mais la source diplomatique a prévenu qu'aucune annonce de normalisation avec Israël n'était attendue la semaine prochaine.
La conférence « offre une opportunité unique de transformer le droit international et le consensus international en un plan réaliste, et de prouver la détermination de mettre fin à l'occupation et au conflit une fois pour toutes », a plaidé cette semaine l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, réclamant du « courage ».
Après l'épisode ministériel de ces lundi et mardi, un sommet devrait suivre en septembre.